Pêche
(Prise d’un brochet de 7 kg, au Grand Lac de Laffrey par Sébastien Taverna, – mon frère -, en mai 2009)

En Isère, les lacs de Laffrey ne cessent d’attirer chaque année de nombreux pêcheurs. En dépit que ces lacs présentent de nombreux atouts, ces domaines aquatiques restent néanmoins soumis aux réglementations locales.

Au sud du département de l’Isère (38), séparé par une trentaine de kilomètres de la ville de Grenoble et au cœur du massif des Alpes, s’étend le plateau naturel de la Matheysine. Le plateau matheysin surplombe jusqu’à 900 mètres d’altitude les vallées environnantes. La Matheysine comprend du nord jusqu’à son centre la succession des lacs de Laffrey, dans l’ordre respectif suivant : Lac Mort, Grand Lac Intérieur, Lac de Petichet et Lac de Pierre Châtel.

Parmi ces lacs, le plus affectionné par les grenoblois est le Grand Lac Intérieur, appelé « Le Lac de Laffrey », par l’ensemble de ses riverains. Le Grand Lac s’étend sur 120 hectares qui font de lui le lac le plus important du plateau matheysin mais aussi le huitième lac naturel français. Des quatre lacs, il est le seul à permettre des activités nautiques règlementées (par exemple, les moteurs sont interdits).

« Le Lac de Laffrey »

Le Grand Lac de Laffrey s’entoure de différents aménagements à la fois mémorables et culturels comme la Prairie de la Rencontre où le 1er mars 1845, Napoléon Ier faisant route vers Grenoble depuis La Mure, durant son  retour de l’Ile d’Elbe, s’est vu confronté à un bataillon royaliste venu pour l’arrêter mais qui finira par l’escorter. Ce site célèbre, en actuelle rénovation surplombe le lac et comprend une statue équestre de Napoléon.

Une plage aménagée, des bâtiments de restauration mais aussi des campings renforcent le tourisme local. Une base nautique comportant de nombreux embarcadères permet aux pêcheurs d’entreposer leurs barques. Cette base permet également aux membres du club de planche à voile local d’entreposer leur matériel et ainsi d’exercer pleinement leur activité sur le lac.

La pêche, entre loisir et sport artistique

La pêche en eau douce est avant tout un loisir pour nombre de ces pratiquants. Bien que certains pêcheurs perçoivent la pêche comme une compétition sportive, d’autres encore la définissent comme un art. Un art qui s’exprime dans la pratique des « bonnes manières de pêcher » : l’exécution d’un lancer ou encore de la manière de ferrer un poisson lorsque celui-ci mord à l’hameçon.

La saisie ou non saisie d’un poisson est déterminante pour un pêcheur. Le poisson représente le fruit du temps consacré à l’activité par le pêcheur. Il traduit un trophée qui par la suite fera l’objet ou non d’un plat culinaire. Certains pêcheurs relâchent leur prise car ils ne pêchent pas dans l’intérêt de cuisiner leur prise, d’autres sont contraints de relâcher le poisson car celui-ci ne « fait pas la maille ».

La maille définit la taille minimale d’un poisson ; suivant cette mesure le poisson peut être ou non extirpé de son espace aquatique. Cette réglementation a pour but de sauvegarder l’écosystème d’un milieu aquatique.

De la passion à la réglementation

Quel que soit le type d’activité qu’un pêcheur souhaite exercer en France, cette pratique est soumise à la présentation d’une « carte de pêche ». Cette carte est un permis, elle détermine un droit d’accès et d’exercice sur des territoires durant une période d’approbation forfaitaire. Cette carte de pêche « permet aux associations d’organiser localement la vie de l’association, louer les endroits où l’on peut pêcher localement », a souligné Diane Lesage, responsable communication de la Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF).

La « Fédération Nationale de la Pêche en France » fait état de 1,4 millions pêcheurs en France, pour l’année 2014. L’ensemble de ces pêcheurs sont représentés par près de 3 900 associations locales de pêche. Chacune de ces associations assure des missions d’ordre public, des missions relatives aux domaines aquatiques dont elle relève. La pêche des lacs de Laffrey est régie par l’association locale « La Gaule Vizilloise ».

Écosystème et pisciculture

La vie piscicole des lacs de Laffrey est abondante et diverse. Elle se traduit par la présence des différentes espèces suivantes : perches, truites, carpes, chevesnes (ou chevaines), lavarets, brochets… Cependant, cet écosystème suscite de nombreuses inquiétudes chez les pêcheurs locaux.

« De ces 20 dernières années, les deux dernières ont été les plus difficiles pour prendre du poisson », a déclaré Hervé Taverna, – mon père -, pêcheur isérois. La « disparition de certains herbiers » et d’autres problèmes écologiques locaux seraient à l’origine du problème de disparitions supposées de nombreuses espèces aquatiques autochtones.

Avec la conviction d’enrayer la déstabilisation de l’écosystème local, La Gaule Vizilloise organise de nombreux lâchés annuels dans les lacs, grâce au soutien de piscicultures régionales. L’association entreprend également d’autres missions pour préserver ces espaces, notamment l’endiguement d’une surpopulation de chevesnes.

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